Depuis le XIXème siècle, les ateliers d’artistes se concentrent d’abord à Montmartre puis au début du XXème à Montparnasse. Situés à la marge, ces quartiers offrent à la bohème artistique un cadre animé avec ses cafés et ses réseaux d’entraide. Venus de Paris ou de Province, puis d’Espagne et d’Italie, les artistes s’installent dans des ateliers bon marché : ceux du Bateau-Lavoir (Montmartre) accueillent, à partir de 1904, la « bande à Picasso ». Puis, peintres et écrivains émigrent donc vers Montparnasse : Modigliani dès 1909, Picasso en 1911... Ils investissent ce nouveau quartier où de nouveaux venus (Soutine, Foujita, Man Ray, etc.) ont élu domicile non loin de la Ruche, phalanstère qui abrite Chagall, Brancusi, Léger, Archipenko, Zadkine. Un chapitre est consacré aux écrivains : Hemingway, Scott Fitzgerald, Faulkner... En 1914, Montparnasse détrône Montmartre jusque dans les années 30.
Ce livre est riche en anecdotes et raconte avec beaucoup de détails ces quartiers faisant de Paris, la capitale de l’art dans la première moitié du XXème siècle.
Des mots et des voyages
Toute belle poésie est semblable à celle d’Homère, et toute belle philosophie ressemble à celle de Platon. J. Joubert
« Le droit de dire et d’imprimer ce que nous pensons est le droit de tout homme libre, dont on ne saurait le priver sans exercer la tyrannie la plus odieuse. » Voltaire
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Jean Echenoz
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Un roman publié en 2012 dont le titre, à lui seul, résume le contenu. Tout y est : le front à travers quatre personnages, des jeunes se connaissant quittant leur terroir malgré eux ; et, l’arrière, à travers un personnage féminin supposée attendre le retour de l’un d’entre eux. En 90 pages, Echenoz raconte le sort des enrôlés durant la première guerre mondiale : la mort, les blessures, l’enfer des tranchées, l’auto-mutilation et la désertion. Aucune phrase superflue ! Du Echenoz dans toute sa grandeur littéraire ! -
La Sicile : de Catane à Palerme en passant par Syracuse, Raguse, Caltagirone, Agrigente et Cefalù
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Les trois lumières
Claire Keegan
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Un roman très court écrit par une auteure irlandaise que je découvre et dont l’écriture est magnifique. Une jeune fille d’une famille nombreuse est "placée" le temps d’un été chez un couple brisé par un épisode dramatique. Elle y découvre l’amour, l’attachement, et se laisse peu à peu emporter dans cet univers jusque-là inconnu. -
3 nanas
Nathalie Piégay
25 octobre 2023, par
Trois femmes, trois plasticiennes qui ont traversé le XX° siècle avec une ou deux longueurs d’avance sur leur temps ; c’est l’histoire de ce livre, présenté comme un roman alors qu’il s’agirait plutôt d’un essai.
L’auteure part à la rencontre de Niki de Saint Phalle, raconte sa vie, son oeuvre, met également en exergue ses traumatismes d’enfance et fait apprécier au lecteur les fameuses "Nanas". De fil en aiguille, la narratrice en vient à s’intéresser à Louise Bourgeois, autre figure féminine de la sculpture contemporaine. Cette femme exilée aux Etats-Unis devient célèbre alors qu’elle est âgée. Et c’est en pensant à ces deux artistes hors du commun, que tout naturellement Nathalie Piégay songe à Annette Messager, la seule encore en vie.
Pour chacune, l’auteure se déplace et se rend sur les lieux qu’ont fréquentés les artistes.
J’ai adoré ce livre ; l’écriture est subtile et la présentation des "3 nanas" est faite tout en finesse. La réflexion sur la création comme moyen thérapeutique est un point commun entre Niki de Saint Phalle et Louise Bourgeois ; toutes les deux réalisent des sculptures hors normes et en refermant le livre, une seule envie se dégage : voir et revoir les œuvres citées dans le livre. -
Giacometti, la rue d’un seul
Tahar Ben Jelloun
24 octobre 2023, par
Un récit très court centré sur l’oeuvre majeure de Giacometti : l’homme qui marche (1960) exposé en ce moment (version II) au Musée des Abattoirs à Toulouse.
Tahar Ben Jelloun entrecroise ses propres souvenirs avec les œuvres et la vie du célèbre sculpteur dont il est un fervent admirateur. L’auteur convoque également les artistes, écrivains et philosophes qui ont croisé Giacometti dans ce minuscule atelier parisien sans prétention aucune. Il s’interroge sur l’expression artistique de Giacometti, sur ces têtes minuscules "plantées" sur des corps longilignes. Une écriture intime et poétique que j’ai fortement appréciée. -
La propagandiste
Cécile Desprairies
23 octobre 2023, par
Cécile Desprairies est historienne, spécialiste de l’occupation et dans ce roman (ou bien est-ce une autobiographie ?), elle raconte l’histoire de Lucie (sa mère ?) propagandiste au temps de Vichy. Lucie qui a su se ranger du bon côté au moment de la Libération, ne cache pas son attirance pour le nazisme, son passé de collaborationniste et son amour inconditionnel pour son premier mari Friedrich qui hantera toute sa vie alors même qu’il meurt avant la fin de la guerre. Après la guerre un clan (essentiellement composée de femmes) se forme, raconté par la narratrice qui n’est autre que la fille de Lucie.
J’ai trouvé ce roman trop répétitif même si par moment il reste instructif sur un sujet resté longtemps tabou.
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